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14/12/2001 : Eclipse Annulaire

au Costa Rica


Jeudi 06 décembre 08h30, il pleut sur Roissy. Nous partons pour Miami retrouver le soleil de Floride. Une grève des contrôleurs aériens français nous fait craindre le pire. Beaucoup de vols sont annulés, mais le nôtre est maintenu. Nous n'aurons qu'un petit quart d'heure de retard. Ouf!

 L'essentiel est de ne pas manquer notre correspondance pour le Costa Rica où nous allons observer l'éclipse annulaire du 14 décembre. Depuis les événements du 11 septembre dernier, les contrôles de sécurité sont renforcés dans les aéroports américains. Nous en subirons cinq en tout… Mais personne ne s'en plaint.

 Après un ultime contrôle (fouille au corps et revérification de nos passeports) dans la passerelle menant à l'avion, nous voilà à bord de l'Airbus A300/600 d'American Airlines. Nous quittons Miami sous une pluie battante.

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 Deux heures trente plus tard, et toujours sous la pluie, nous nous posons sur l'aéroport Juan Santamaria de San José, capitale du Costa Rica. Il est 19h30. A Paris il est 03h30 du matin. Nous entamons notre dix septième heure de voyage et le jet lag se fait cruellement sentir. Vite, une bonne nuit de sommeil. Demain il faut se lever à 5h.

Il a plu toute la nuit. Au petit matin, un soleil radieux nous promet une belle journée. Nous avons bien récupéré et nous sommes très excités à l'idée de partir pour Tortuguero sur la côte Caraïbe, au Nord du pays. C'est la seule excursion "organisée" que nous ferons, et nous nous retrouvons à six couples dans un minibus.

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 Le Costa Rica est un tout petit pays, 50 700 km², soit un dixième de la France. Coincé entre la mer des Caraïbes et l'océan pacifique, c'est le pays des volcans en éruption, des forêts vierges impénétrables, des rivières et des cascades. De très nombreux parcs nationaux abritent une faune et une flore exubérantes, et partout d'immenses plantations de café et de bananes.

 Ici, on ne parle jamais de distances ( si minimes soient elles ) en kilomètres, mais en heures de route. Nous allons très vite comprendre pourquoi. Juste après Guacimo, nous empruntons une route départementale ou nous sommes restés en seconde pendant 50 km pour nous rendre à l'embarcadère de Tortuguero.

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 Notre souffrance a duré plus d'une heure, à faire du slalom entre les nids de poules. Ballottés, cahotés, secoués, bringuebalés, nous avons vécu un remake du "salaire de la peur" et c'est notre dos qui a bien failli exploser. Nous avons alors troqué notre minibus pour un bateau à fond plat, une "lancha".

 C'est le seul moyen de locomotion possible pour se rendre à Tortuguero et c'est vraiment très agréable. Tortuguero est un grand parc national en pleine forêt tropicale. Son enchevêtrement de marais et de rivières en fait une petite Amazonie. Le dépaysement est soudain total.

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 Nous naviguons sur la rivière principale, le Rio California, et nous ne savons plus où porter notre regard. Des iguanes sont perchés au faîte d'arbres de trente mètres. Des singes hurleurs nous signalent par un cri rauque que nous venons de franchir leur territoire. Un brassard rouge fluo s'envole effrayé par notre bateau.

 De grands nids de tisserins pendent au bout des branches et nous croisons des colonies de hérons, aigrettes, cormorans, perroquets verts, et aigles pêcheurs, sans oublier les papillons multicolores. Après une bonne heure de navigation, nous arrivons au Laguna Lodge, notre hôtel. Le ciel s'est couvert brusquement et une lourde pluie bien drue s'abat sur nous.

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 Le parc de Tortuguero est aussi connu pour la ponte des tortues Luth et des tortues vertes sur la plage toute proche. La saison de la ponte est passée (entre juillet et octobre ), mais l'incubation des œufs dure soixante jours et nous avons toutes les chances d'assister a la naissance de bébés tortues.

 Nous sommes bien sur la côte Caraïbe mais les plages ici n'ont rien d'idyllique. D'énormes rouleaux furieux les rendent dangereuses et il est préférable de ne pas se risquer à faire trempette ni même à pratiquer le surf. Seules les tortues y sont à l'aise. Protégées, elles pourront y pondre sans être dérangées.

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 Les naissances ont lieu après le coucher du soleil. La petite tortue qui est sortie de son œuf perçoit le changement de température du sable et commence à remonter du fond de son trou. Certaines sont enfouies si profondément dans le sable qu'elles n'arrivent pas à remonter à la surface, il faut leur donner un petit coup de pouce, et c'est ce qui est arrivé à ce bébé là.

 Nous n'en avons pas vues d'autres mais quelle émotion de voir cette toute petite tortue se démener pour trouver son chemin vers la mer. Si elle survit, dans une trentaine d'années, elle reviendra exactement sur cette même plage pour y donner la vie à son tour. Bonne chance petite tortue, et fais bien attention à toi… Ca y est, il recommence à pleuvoir !

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 Il est tombé un déluge de pluie cette nuit. Ici la moyenne annuelle des précipitations est de 5000 mm. Nous nous sommes levés à 5h pour partir en excursion en pirogue sur les canaux et observer les oiseaux et autres animaux qui peuplent ce parc naturel. Le ciel est radieux et les couleurs enchanteresses.

 Nous laissons la rivière principale et nous engageons dans d'étroits canaux. Nous sommes au cœur de la forêt. Impossible de dire ou commence la terre et où s'arrête l'eau. C'est le royaume des martins-pêcheurs, hérons, aigrettes, perroquets, paresseux, singes atèles, hurleurs ou capucins, iguanes et tortues.

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 La flore est tout aussi extravagante. Des arbres de plus de trente mètres, cocotiers, bananiers, ficus, philodendrons gigantesques, crotons, orchidées et autres broméliacées, balisiers aux lourdes grappes pendantes, anthuriums, hibiscus, alpinias. Branches et racines se mèlent dans cette luxuriance au mille nuances de vert.

 Il est temps de rentrer pour le petit déjeuner. Nous repartirons à la découverte de la forêt juste après. Comme par magie le ciel vient de se couvrir de lourds nuages noirs. Le vent s'est levé et de petites vagues agitent la surface du fleuve. Nous accostons sous une pluie battante, on ne voit même plus la rive d'en face.

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 La pluie n'a pas cessé. Notre guide préfère reporter notre excursion après le déjeuner. Nous regardons le fleuve devenu furieux charrier d'énormes paquets de nénuphars vers la mer. Le petit linge lavé la veille n'a toujours pas séché…

 Il ne pleut plus bien que le ciel soit totalement couvert. Nous repartons pour une deuxième visite dans d'étroits canaux peuplés d'oiseaux plus magnifiques les uns que les autres. Moteur arrêté, juste poussés par le courant, nous déambulons au fil de l'eau.

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 Ce jeune boa constrictor ne semble pas perturbé pendant sa sieste. Il doit bien mesurer un bon mètre cinquante.

 Tout droit sorti de Jurassic Park, ce dragon a la particularité de marcher sur l'eau, mais notre présence ne l'a pas effrayé le moins du monde. Il n'a pas bougé d'un millimètre à notre approche.

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 L'endroit est vraiment magique. Le canal se resserre et nous sommes parfois obligés de baisser la tête pour nous faufiler sous les branches des arbres et les lianes.

 Ce petit singe capucin semble bien curieux. Nous l'intriguons beaucoup. Mais sa gourmandise l'emporte sur sa curiosité et il retourne bien vite se délecter de délicieuses baies jaunes.

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 Cerise sur le gâteau, ces jeunes daims, rarissimes à observer paraît-il. Explication de notre guide lui même incrédule : le niveau de l'eau ayant monté à cause des inondations, les animaux sont plus à découvert sur la terre ferme. Le soleil se couche derrière les nuages, il est temps de rentrer avant la nuit et de poursuivre notre voyage au Costa Rica.

 Nous nous sommes levés très tôt sous un magnifique soleil. Nous allons reprendre notre "lancha" jusqu'au débarcadère et retourner à Siquirres. Là, nous nous séparons du groupe et prenons livraison de notre voiture : une Dahaitsu 4X4. Destination : le volcan Arenal. Ce volcan tranquille est brusquement entré en éruption en 1968 à la suite d'un violent tremblement de terre.

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 Depuis ce jour, il est en perpétuelle activité et très impressionnant la nuit. Nous étions fous d'impatience à l'idée de le contempler. Seulement voilà, après cinq heures de route sous une pluie torrentielle et en évitant des milliers de nids de poules nous sommes arrivés à Arenal dans le brouillard.

 Nous saurons plus tard ( de source sûre ) que l' Arenal n'est visible que deux ou trois fois par an ! Voici donc notre vision à nous de ce volcan. Seule petite consolation, nous l'avons entendu gronder et nous nous sommes baignés dans la piscine de l'hôtel remplie d'une eau à 35° alimentée par les sources naturellement chaudes du volcan. Ca, c'est vraiment génial !

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 Nous reprenons notre route vers le volcan Rincon de la Vieja, à quatre heures de route vers Libéria. Nous avons du affronter un beau glissement de terrain et le 4X4 s'est vraiment montré efficace. Nous vivrons deux jours dans une vraie hacienda au cœur de ce parc naturel. En quittant Arenal, nous nous sommes retrouvés dans la plaine sous un chaud soleil.

 Mais l'hacienda est au pied du volcan, dans la montagne, à vingt kilomètres de Libéria, au bout d'une route chaotique qui ne nous permet pas de rouler au delà de la seconde. Nous arrivons à l'hacienda de Guachipelin sous un ciel plus que menaçant et le dos rompu. L'endroit est superbe. Vite, une promenade à cheval vers les sources de boues et d'eau brûlantes.

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 Je ne vais plus pouvoir m'asseoir pendant deux jours, mais quelle balade même sous la pluie ! Le soir, nous assistons à un magnifique coucher de soleil sur le pacifique. Il nous tarde vraiment d'y être et de nous retrouver sur les plages désertes au soleil… Les coatis sont aussi familiers que les chiens ou les chats, on les trouve partout et ils ne sont vraiment pas farouches du tout.

 Le lendemain, toujours sous la pluie, nous nous promenons dans le parc, aux pieds du volcan, qui, la tête dans les nuages ne se sera pas montré une seule fois. Au détour du chemin, nous trouvons des mares de boue et d'eau en ébullition, et toujours des singes hurleurs, coatis, une belle variété d'oiseaux et surtout de grandes envolées de perroquets tapageurs.

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 Le soir, l'hacienda a organisé un barbecue géant et un orchestre nous a initiés à la musique costaricienne. Demain, 12 décembre, nous partons vers le soleil, vers Nosara sur la côte pacifique, à sept heures de route, via Libéria, Playa Hermosa et Nicoya sur la péninsule de Nicoya dans la province de Guanacaste.

 Nosara est l'endroit le plus sec du Costa Rica, et ce n'est pas pour rien que Fred Espenak, Monsieur Eclipse, a choisi ce village pour observer cette éclipse annulaire du 14 décembre. Sitôt arrivés sur la côte pacifique, nous trouvons enfin le soleil et une chaleur accablante. Les cinquante km de piste qui séparent Nicoya de Nosara comptent au moins dix à quinze nids de poules au m²…

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 Il n'a pas plu depuis deux mois à Nosara et la végétation alentour est entièrement recouverte par une épaisse poussière rouge soulevée par les voitures et camions roulant de façon anarchique sur les chemins et pistes desséchés et défoncés.

 Aahhh ! Buller pendant quatre jours. Profiter de la plage et de la douceur des eaux du pacifique. Lézarder au soleil, se promener le long de ces immenses plages désertes. Comme on va être bien ici. Notre hôtel, Le Lagarta Lodge, est un véritable petit paradis perché sur la colline et dominant le pacifique. Quelle vue magnifique !

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 Je n'ai pas entendu Jean-Paul se lever à l'aube. Il est parti se promener dans la réserve en contre bas. Il revient pour le petit déjeuner enchanté par sa balade, tout crotté, mais avec des photos et un film géniaux . Il fait un temps superbe. Direction la plage puis repérage pour notre observation de l'éclipse demain.

Observer l'éclipse depuis notre hôtel sur le flanc de la colline serait idéal. Seul petit problème : le soleil sera en partie masqué par de grand arbres touffus jusque bien après la phase annulaire. 

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 La plage semble être un bon endroit aussi. Mais en y réfléchissant bien il vaut mieux abandonner l'idée pour deux raisons. A l'heure de l'éclipse ce sera marée haute et il y aura peut-être beaucoup de monde.

 Nous passons à l'hôtel de Fred Espenak, mais il n'est pas encore arrivé à Nosara. Nous aurons tout le temps de lui parler demain matin. Beaucoup d'astronomes, amateurs ou pros, venus du monde entier sont déjà là. Tous portent un T-shirt d'éclipse : Hawaii 1991, Brésil 1994, Costa Rica ( mais oui ) 1998, et bien sûr Zambie ou Zimbabwe 2001.

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 L'un deux nous informe que le restaurant "Blue Marlin" un peu plus haut vend des T-shirts commémorant cette éclipse annulaire. Vite, nous nous précipitons là-bas et achetons les nôtres.

 Nous partons vers la plage d' Ostional, à une dizaine de kilomètres. Il nous faudra au moins trente minutes de route et traverser trois rivières à gué… Ostional est connu pour être un endroit ou les grosses tortues vertes viennent pondre toute l'année. La plage est couverte de milliers de débris d'œufs . Nous décidons de revenir cette nuit pour tenter d'apercevoir quelques tortues.

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  Une "Impérial" (délicieuse bière locale) bien fraîche sirotée au bord de la piscine finit de nous détendre en cette fin d'après midi torride. La vue sur le pacifique et le parc depuis notre hôtel est vraiment magnifique. On entend des singes hurleurs s'en prendre à quelques uns de leurs congénères trop aventureux. Le coucher de soleil est grandiose. Comme on est bien ici.

 Deux autres clients de l'hôtel ont décidé de se joindre à nous pour retourner cette nuit sur la plage d'Ostional. Nous arrivons vers 21h. Un Ranger chargé de protéger les tortues des pillards de nids nous accueille à l'entrée de la plage. Deux énormes tortues vertes de 200 kg sont signalées. Il pointe sa lampe torche dans leur direction, mais il ne faut surtout pas les éblouir.

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 La nuit est si noire qu'on ne se distingue pas les uns des autres. Nous approchons de la première tortue qui se traîne, épuisée, vers le sable sec de la plage. Jamais nous n'avons vu tant d'étoiles dans le ciel. De plus c'est le maximum des Géminides, et des dizaines d'étoiles filantes très brillantes déchirent le ciel. L'instant est magique, grandiose, émouvant.

 Nous nous guidons au son de nos voix, et Jean Paul, allongé sur le sable, filme la tortue en infra rouge. La tortue semble pleurer et continue son chemin vers sa délivrance. Sa compagne, à bout de force, commence à creuser son nid à peine sortie de l'eau. Le plus triste reste à venir. Au petit matin, lorsque les tortues auront rejoint la mer, le nids seront systématiquement pillés.

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 Les œufs de tortues ont paraît-il le pouvoir de raviver la virilité masculine, aussi les habitants du village viennent en grand nombre déterrer ces œufs qu'ils vendront à prix d'or. Les tortues sont protégées partout au Costa Rica sauf ici à Ostional, pourtant reconnu dans le monde entier comme un haut lieu de reproduction. Alors, les écologistes assistent, impuissants, à ce pillage…

 Vendredi 14 décembre. C'est aujourd'hui le jour de l'éclipse annulaire. Le petit village de Nosara sera pour quelques heures le centre du monde astronomique.

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 Juste après le petit déjeuner Jean Paul et moi réglons notre matériel. Comme pour le Zimbabwe, nous n'avons emporté que les caméra et appareil photos numériques, les deux munis de doubleur de focale, filtres, et deux supports micrométriques montés sur trépieds. Tout a l'air de bien fonctionner. Il fait beau, tout va bien.

 Puis nous partons en ville. Nous sommes accompagnés par un journaliste de la TV suisse qui souhaite faire un reportage de l'éclipse avec deux astronomes amateurs : nous ! Ce reportage est destiné à… Arte. Notre première visite est pour le bureau de poste de Nosara où j'ai prévu de faire oblitérer quelques enveloppes "maison" commémorant cette éclipse.

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 Le Costa Rica, cette fois, n'a pas émis de timbre spécial éclipse comme en 1992. Mais nous en aurons quand même un souvenir philatélique. En sortant de la poste il nous semble que de gros nuages commencent à lécher les montagnes au loin, et… oui…pas de doute, ils viennent dans notre direction.

 Nous trouvons beaucoup d'agitation devant le restaurant "Blue Marlin" où nous avons acheté nos T-shirts hier. L'artillerie lourde est sortie : T-shirts, lunettes, supports isothermes pour boites de bière, et bien sûr, les canettes d' Impérial qui iront avec. C'est certain, on aura soif à Nosara.

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 Fred Espenak est bien arrivé la veille au soir. Nous le rejoignons à son hôtel au moment où il part pour son site d'observation avec son groupe. Il observera au Nosara Beach Hotel, un hôtel en perpétuels travaux un peu en surplomb de la plage de Nosara.

 Toujours suivis par notre journaliste et sa caméra, nous suivons Fred Espenak et son équipe. Nous ne sommes vraiment pas seuls. La TV Costaricienne est là, elle aussi, et prépare son matériel. Egalement présents : des représentants de "Cientec", fondation scientique du Costa Rica, venus en nombre pour l'occasion. Le ciel s'est entièrement recouvert de nuages.

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 Nous demandons aux journalistes de la TV Costaricienne si ce site est privé, ils nous répondent par la négative, alors nous décidons que nous aussi, nous observerons d'ici.

 On se demande vraiment si des clients habitent l'hôtel. Ils sont en pleins travaux. Des ouvriers construisent un espèce de minaret, ce qui, vu de loin, nous laissait supposer qu'il s'agissait d'un futur temple pour secte… Fred et son équipe prennent possession du minaret.

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 Il faut faire très attention où l'on met les pieds. Les escaliers ne sont pas terminés, et les marches sont plutôt inégales, de longues armatures métalliques saillent d'un peu partout, sans parler de câbles en tout genre qui traînent dans les endroits les plus inattendus.

 Chacun prend ses marques et prépare son matériel. Le ciel est bien menaçant à présent.

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 L'inquiétude se lit sur le visage de Fred.

 Nous avons établi notre camp sur un dôme tout proche du minaret de Fred et son équipe. Il nous faut faire très attention, aucune rambarde ne nous protège du vide 10 mètres plus bas.

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 Une boussole… et voilà ! Le soleil se couchera pile à 245°, exactement sans cette direction.

 15h11. C'est pas vrai ! Nous venons de recevoir quelques gouttes de pluie. Vite, on couvre le matériel. On a loupé le premier contact. Toutefois, on jurerait voir une petite trouée bleue…

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 La petite trouée s'agrandit, s'agrandit, et enfin le soleil apparaît, salué par une énorme clameur.

 Les enfants mettent leurs lunettes.

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 Ca y est, on a pointé le soleil dans nos objectifs.

 Première photo…

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 Deuxième photo….

 Oh, la belle verte, ça c'est le verre de soudeur de Jean Paul.

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 Encore une photo !. Et puis tout se recouvre. Ca a duré deux minutes trente… Fini, terminado, c'est cuit. De grosses gouttes se sont remises à tomber.

 Le ciel se charge de plus en plus de gros nuages noirs. Il n'a pas plu depuis deux mois à Nosara, alors pourquoi aujourd'hui ?

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 Tous les télescopes sont recouverts de sacs plastique.

 De temps en temps, une trouée se forme, mais elle n'est jamais au bon endroit.

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 Fred semble résigné. Non, il n'y aura pas d'amélioration.

 C'est la consternation…

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 L'équipe de Fred installée juste en dessous de notre dôme n'y croit plus non plus.

 A vrai dire, plus personne n'y croit.

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 Tant pis, il faut bien continuer à assurer le reportage.

 Mais le cœur n'y est vraiment pas.

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 La TV costaricienne, elle aussi, se résigne.

 L'installation de Fred Espenak. Astucieux, le système des contrepoids…et quel gain de place dans les valises.

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 C'est dur Fred, n'est ce pas ?

 Comme ça doit être superbe au-dessus des nuages…

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 Non, vraiment, c'est trop bête.

 Quelle déception !

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 Le reporter de la TV costaricienne, en direct, annonce au milliers de téléspectateurs Costariciens qu'ils ne verront pas l'éclipse.

 On approche de la totalité, c'est vraiment fichu. Les couleurs changent. Les nuages prennent une teinte plombée.

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 16h30. C'est la totalité !  Nous imaginons tous la beauté du phénomène, au dessus de cette couche nuageuse.

 

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 Ce doit être vraiment superbe…

 Le ciel se dégage au zénith, mais à quoi bon maintenant. De toute façon, l'horizon Ouest reste inexorablement bouché. Nous attendons quand même jusqu'au bout, mais nous savons qu'il n'y aura pas de miracle

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 Les reporters du journal costaricien La Nacion n'auront pas fait mieux que nous. Voici les images de leur équipe de Nosara. Et celle prise à Libéria, un peu plus au Nord et qui fera la "une" du journal.

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 Mais il y a quand même de sacrés petits veinards. Olivier "Klipsi" Staiger avait opté pour Punta Leona, plus au Sud, près de Jaco. Oh, bien sûr, lui aussi a eu droit à quelques nuages, mais il est bien le seul à avoir pu observer cette éclipse dans son intégralité. Merci à Klipsi et Vic Winter.

http://eclipse.span.ch/

http://www.icstars.com/

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Photos de Olivier "Klipsi" Staiger

et Vic Winter

 L'heure est venue de quitter le Costa Rica. Sur la route qui mène à San José nous passons au bord de la rivière Taracoles ( aux pieds de la réserve de Carara ) réputée pour ses crocodiles. Ils sont vraiment très impressionnants. Les nombreux ibis et aigrettes qui sont les seuls à pouvoir les approcher n'ont pas l'air apeurés du tout. Demain nous rentrons à Paris.

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 Un soleil radieux nous accueille à San José. Cette nuit la ville célèbre la Fête de la Lumière à grand renfort de pétards et feux d'artifices. Les enfants, éblouis, portent tous le chapeau rouge à pompon du Père Noël. Cette fête a un air de carnaval, avec défilé de chars. Adieu Costa Rica. Rendez-vous le 10 juin 2002, sous le chaud soleil mexicain, pour la prochaine éclipse annulaire.


ème visiteur de l'Uranoscope.ème visiteur de MsEclipse.

© 2001 Martine TLOUZEAU et Jean-Paul GODARD. Tous droits réservés