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Soleil Noir à NYAMAPANDA

Notre voyage spécial éclipse du 21 juin 2001

en Afrique du Sud et Zimbabwe avec l' AFA


Vendredi 15 juin. Par une soirée de printemps un peu fraîche pour la saison, nous nous envolons vers l'automne. Nous sommes quarante quatre petits veinards et nous partons avec l'AFA pour un magnifique voyage en Afrique du Sud avant de rejoindre le Zimbabwe où nous observerons l'éclipse totale de soleil du 21 juin 2001.

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Dès notre arrivée à Johannesburg, nous sommes pris en charge par deux guides parlant le français à merveille. Ils ne nous quitteront que le jour du retour. Nous nous divisons en deux groupes et prenons place à bord de deux confortables bus Pullman. Notre première visite est pour le township de SOWETO.

C'est le jour anniversaire de la mort d' Hector Peterson, ce jeune écolier de treize ans, tué lors des émeutes de 1976. Le monument érigé à sa mémoire est couvert de fleurs, la cérémonie vient juste de se terminer… Mais on nous attend pour déjeuner. Les enfants nous ont préparé un joli spectacle de danses. L'émotion est très forte… Grand moment !

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Mais il nous faut reprendre la route. Nous traversons les riches plaines du Highveld pour rejoindre Waterval Boven, petite ville aux pieds du Drakensberg où nous passerons une nuit de repos bien mérité. Repos ? Le ciel austral est si beau, si pur, qu'on ne résiste pas à l'appel de la Croix du Sud et de la Voie Lactée.

Bien courte nuit, car levés à six heures…Nous traversons les régions montagneuses du Mpumalanga ( ex Transvaal ), passons par Sabie et Hazywiew. Les paysages dans le Lowveld sont grandioses. C'est déjà un peu le Bush ( la brousse ), d'ailleurs des panneaux indiquent que des Hippopotames peuvent traverser la route et qu'il faut être vigilant.

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Nous avons rendez-vous avec un vrai chef SHANGAN, une des nombreuses ethnies de cette région. Il nous attend pour déjeuner dans son village. Ses femmes ont préparé le repas et ses fils ont dansé pour nous. Ils vivent dans des Rondavels de pisé où il fait bien frais malgré la chaleur.

Nous voilà enfin dans le parc Kruger. Nous avons troqué nos bus contre quatre Jeeps de onze places conduites par un Ranger. Le nôtre s'appelle JAAP. Tout de suite, c'est l'émerveillement, le dépaysement, nous sommes dans un autre monde, c'est l' Afrique, la vraie. On regarde, et on se tient tranquille, ici on ne plaisante pas avec Dame Nature…

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Il fait très chaud, et les paysages sont splendides. Des antilopes broutent en bordure de route ( la vitesse est limitée à 50 km/h et gare aux amendes en cas de dépassement). Un hippopotame couvert d'oiseaux paresse sur une énorme pierre plate, tout près un crocodile sort de sa torpeur. C'est l'heure de la sieste.

Nous ne savons plus où regarder, tant les animaux sont partout et si peu farouches. En fait ils sont habitués aux voitures mais pas aux humains. Il est formellement interdit de descendre de voiture, même en cas de panne. Ces animaux sont sauvages, imprévisibles, donc dangereux. Mais quel bonheur de pouvoir les admirer dans leur cadre naturel.

Un rassemblement de vautours indique qu'un cadavre n'est pas bien loin. Il n'a pas fallu attendre longtemps. Quatre jeunes lions ont tué une girafe il y a quelques jours et chacun monte la garde devant le dîner. Ils ont à manger pour encore une bonne semaine, ensuite ils se remettront à chasser, et les vautours finiront les restes.

Un des lions s'est levé et se dirige vers le point d'eau de l' autre côté de la route. A son approche les zèbres, les impalas, et autres antilopes ont relevé la tête. Ils savent qu'il ne risquent rien, mais aucun d'eux ne quitte ce lion des yeux. Sa soif apaisée, le lion s'en retourne mais chez les antilopes, on est encore sur le qui vive pendant un long moment.

De nombreux lions, surtout dans le nord du parc Kruger, sont tuberculeux. Ils attrapent cette maladie en mangeant des buffles qui ont, eux, été contaminés au contact de bœufs domestiques dans la région frontalière du Mozambique. C'est un très sérieux problème qui semble ne pas avoir de solution pour l' instant.

Nous roulons, tantôt sur la route, tantôt sur une piste. Nous passerons la nuit dans le camp de SATARA, à une cinquantaine de kilomètres. Mais nous prenons, pour notre plus grand bonheur, le chemin des écoliers pour nous y rendre, l'important est d' y arriver avant 17h30, heure de la fermeture des portes du camp.

Le soleil se couche tôt, et il commence à faire un peu frais, voire froid. Le bush se pare de couleurs dorées incroyables, et une à une les étoiles s'allument. Mars illumine le Scorpion, presque au zénith pour nous, et la Voie Lactée nous dévoile ses plus fines volutes, tant l'air est pur et dénué de toute pollution lumineuse.

Deux hyènes, de l 'autre côté du grillage, sont venues quémander des côtelettes pendant le dîner. Bon, on sait que c'est interdit, mais on n'a pas pu résister, et elles ont eu un dîner gratos, comme tous les soirs je pense, vu qu'on ne doit pas être les seuls à succomber sous le charme. Et cette fois ci, devinez qui on venait voir en cage, hein ?

Trop fatigués pour traîner sous les étoiles, besoin d'une bonne nuit de sommeil, surtout qu'on doit se réveiller à 5h pour partir en safari. Un grand frisson lorsqu' en pleine nuit, blottis sous la couverture, on entend le rugissement d'un lion qui passe à 20 mètres de la clôture. Comme c'est bon de se rendormir…

Lundi 18 juin, 5h du matin, une superbe conjonction Lune - Vénus salue notre réveil matinal. Et dire qu' on aurait pu louper ça…Il fait franchement froid et on n'a pas lésiné sur les polaires, pulls, chaussettes et anoraks. Nos rangers nous ont préparé un café et des petits gâteaux, nous allons observer les animaux au lever du jour, le petit dej sera pour le retour.

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Si le coucher de soleil était superbe, le lever lui est splendide. Il ne fait pas chaud, mais c'est vite oublié lorsqu'au bord de la route un couple de lions attend le lever de l' astre du jour. Vénus s' éteint, la lune pâlit, le ciel rosit, et soudain les premiers rayons du soleil caressent les branches d'un baobab séculaire. La vie renaît.

Il était là, tranquille, à brouter ses acacias. Nous, on le trouvait beau, sympa, cool. Mais qu'est ce qu'il lui a pris en traversant la route ? Qui de nous, lui a rappelé un mauvais souvenir ? C'est comme un éclair : les oreilles perpendiculaires à la tête, un barrissement que ses copains ont entendu à 10 km et le voilà qui nous fonce dessus….Chériiiiiiii !!!!

Jaap ne peut pas bouger la Jeep parce qu' une voiture nous gène. Le conducteur est tétanisé. Jumbo trouve que c'était rigolo et s'arrête pile. Il se retourne et avise l'autre Jeep, derrière lui. Alors, qu'est ce qu' il fait Jumbo ? Il fonce dessus ! Au tour de nos copains de se payer une belle frayeur. Jumbo stoppe net. Pétard, quel souvenir !

Un bébé hyène, c'est vraiment craquant ! On voudrait le prendre dans ses bras, bisous… bisous… mais maman hyène veille, et maman hyène n'est pas d'accord. Pareil, les buffles ! Ca a l'air cool, tranquille, sympa, un buffle. Mais faut pas l'énerver, le buffle, parce qu' il devaient méchant le buffle. Et alors il charge le buffle, et c'est pire que l' éléphant.

Nous sillonnons routes et pistes, tout est matière à émerveillement. Nos rangers sont en contact radio permanent. L'un d'eux nous signale la présence d'un rhinocéros, nous partons à sa rencontre, mais en vain, il ne nous a pas attendus. Réussirons-nous quand même à voir les fameux " Big Five " ?

Les big five sont les cinq gros animaux les plus chassés autrefois, à savoir : lions, éléphants, léopards, rhinocéros et buffles. En ce qui concerne notre groupe, il ne manque que le léopard, mais personne ne se sent frustré. La diversité des oiseaux est fantastique : aigles royaux, pécheurs, vautours, calaos, tisserins, merles, rolliers, ibis, hérons, pintades …

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Le parc Kruger s' étend sur 350 km du nord au sud et atteint 60 km dans sa partie la plus large. Sa superficie totale représente à peu de chose près, la surface de l' Angleterre. On y trouve 2500 km de routes et pistes, 24 camps et lodges, une vingtaine de stations-service, des aires de pique nique, un hôpital, et un aéroport.

On y dénombre 147 espèces de mammifères, 507 d' oiseaux, 114 de reptiles. C'est l'une des plus grandes réserves du monde et la nature y est préservée intacte. L'homme n'intervient jamais et la vie s' écoule au rythme des lois de Dame Nature, avec ses joies et ses drames. Le gouvernement envisage d'étendre ce parc au delà des frontières sud africaines.

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Pour cette deuxième nuit au parc, nous avons sorti les télescopes, jumelles et appareils photos. La Voie Lactée et si claire qu' on pourrait presque la toucher. Nous passons en revue les principales curiosités de ce fabuleux ciel austral : Boite à bijoux, sac à charbon, Oméga du Centaure et bien d' autres…

Le réveil fut encore matinal car nous avons beaucoup de route à faire avant de rejoindre Prétoria ce soir.

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Nous nous séparons à regret de nos rangers et réintégrons nos bus Pullman. Le jour n'est pas encore levé.

Nous roulons une cinquantaine de kilomètres avant de sortir du parc à Orpen où nous devons prendre notre petit déjeuner. Comme la veille, nous rencontrons beaucoup d'animaux.

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Les chasseurs vont se coucher, les chassés commencent une paisible journée qu' illumine un beau soleil tout rouge qui bientôt accablera les habitants de la brousse.

C'est à regret que nous quittons ces lieux enchanteurs.

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Il y a comme un petit arrière goût de Daktari et Hatari mélangés. Nous repartons après avoir réalisé un rêve de gosse, et plein de beaux souvenirs dans la tête.

Impossible de nous attarder davantage, car après demain nous avons rendez-vous avec le plus beau spectacle que la nature puisse nous offrir, et comme nous sommes venus pour ça, il nous faut donc rentrer sur Jobourg…

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Nous allons traverser le Drakensberg, monter jusqu'à 2000 m, et bien sûr découvrir des sites uniques.

Un baobab de plus de 600 ans nous fait marquer une courte pause. Une légende africaine prétend que le baobab s'était endormi lorsque Dieu distribua les plantes sur Terre. Lorsqu'il s'est réveillé, il était tout seul. Irrité, Dieu prit le baobab et le jeta avec force. Le baobab tomba du ciel la tête la première et se ficha dans le sol, racines dehors.

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Voilà pourquoi le baobab est appelé "arbre à l 'envers". Il faudra quinze personnes pour réussir à en faire le tour…

Nous sommes à " l' Escarpement ". Un précipice de 600 m nous sépare de la rivière Blyde. Ce canyon est un des plus beaux sites d' Afrique du Sud. Les " Trois Rondavels " rappelent les cases des villages africains.

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C'est de cet endroit, que Xhi, le petit bushman, a renvoyé aux dieux, tombés sur la tête, la fameuse bouteille de Coca Cola.

Ce canyon de la rivière Blyde s' étend sur 26 kilomètres, il a été creusé par la rivière au cœur du Drakensberg et nous offre ce point de vue magnifique des Trois Rondavels. Chacun porte le nom des trois femmes du grand chef zoulou Shaka qui se défendit contre les envahisseurs bantous depuis le sommet de la montagne.

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La vue est vertigineuse et il est recommandé de ne pas trop s' approcher, les chutes, fatales, étant trop fréquentes…

C'est le domaine de l' arbre corail qui se couvre de superbes grappes de fleurs rouges orangées, au cœur de l' hiver, en plein mois d' août.

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Les marmites de la chance de Bourke (Bourke's Luck potholes) sont un fascinant exemple de l' active érosion de l' eau qui a creusé ces étranges cavités cylindriques dans la roche au fil des siècles. Bourke y avait trouvé de l' or, on a cherché, mais il n' y en a plus….

Dernière étape avant Prétoria, Pilgrim's Rest est le haut lieu du tourisme kitsch. Ce village de chercheurs d 'or du XIXe siècle a été admirablement rénové, mais tout est resté d' époque. Les femmes N'debele, au costume très coloré, confectionnent des parures de perles multicolores.

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Dernière nuit en Afrique du Sud. Demain nous partons pour Harare.

Mercredi 20 juin. Quelle sensation étrange en regardant ce dernier petit bout de croissant de lune. Demain, oui c'est demain l' éclipse…

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Mais pour l' instant il faut être terre à terre pour….prendre l' air. Eric avait bien prévenu : 10 kilos de bagages par personne, pas plus. Alors on vérifie, encore une fois. On ne prend que le strict nécessaire, le surplus restera en consigne à l' aéroport de Johannesburg.

Nous sommes huit "happy few" à embarquer à bord de ce Beechcraft pour movie stars ou PDG de la compagnie….Million Air. Normal, après tout, nous sommes astronomes, donc les étoiles, ça nous connaît ! Le reste du groupe aura un avion un peu plus gros.

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Promis, juré, les pilotes n 'ont pas gardé leurs lunettes en polymère pendant le vol. Patrick est désigné d' office "steward" et a fort bien rempli son rôle. Zélé Patrick! Il nous a servi nos plateaux et boissons sans rien renverser.

Deux heures plus tard, nous nous posons sur l'aéroport de Harare, au Zimbabwe. Rapide visite guidée de la ville, et briefing après le dîner. Certains d' entre nous ne sont pas astronomes et sont ravis qu' on leur explique le mécanisme des éclipses et leur donne des conseils photographiques.

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Jeudi 21 juin. C' est le grand jour ! Nous nous sommes levés à l' aube car nous devons rejoindre NYAMAPANDA, petit village situé sur la frontière avec le Mozambique au nord est du pays. Il y en a pour trois heures de route à travers un joli paysage de collines et d' acacias.

Les contrôles de police ont été fréquents car le pays est très instable depuis deux ans, mais nous voici enfin arrivés. Il fait un temps superbe. Rien à craindre question météo, c'est la tempête de ciel bleu…

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Olivier qui a préalablement rentré les coordonnées de la ligne de centralité dans son GPS, lit l' écart qui nous en sépare.

Jean Paul approuve… Eric, Jean-Luc et Patrick sont partis en reconnaissance sur notre site d' observation : le terrain de foot de l'école de Muzezuru, à une dizaine de kilomètres d' ici.

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Nyamapanda vit son jour de gloire. Situé sur la zone de centralité, ce petit village attend un ministre qui ne veut pas manquer cet événement. La TV zimbabwéenne se doit d' être là et prépare son matériel.

Et moi, suis-je passée au journal de 20 h ? Je ne le saurai jamais…

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En attendant le retour de nos éclaireurs, nous goûtons la Zambezi Lite et achetons des T-shirts commémorant cet évènement. Jean Paul, dans un coup de folie a même trouvé LE cadeau souvenir qu 'il offrira à l' Uranoscope. Pardon, Christian…

Nous sommes enfin sur place et installons notre matériel. Compte tenu de la limitation en poids des bagages, nous voyageons léger. A savoir, une caméra numérique avec doubleur de focale pour Jean-Paul, un Olympus OM1, un téléobjectif de 200 mm muni d' un doubleur de focale, un appareil photo numérique pour moi, et deux trépieds.

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Les derniers réglages sont effectués. Tout semble parfait. Jean-Paul commence son reportage et s' en va glaner les premières impressions des autres membres du groupe, eux aussi en pleins préparatifs.

Le pays n'est pas stable et la police est bien présente. Elle ne cesse de patrouiller sur le site mais s' intéresse volontiers au phénomène imminent. Une paire de lunettes les comblent de joie, un coup d' œil dans les jumelles ou à l'oculaire des télescopes les surprennent.

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Tout est paré ! On peut aller déjeuner.

Un pique nique a été organisé à notre intention, et les enfants de l' école nous attendent pour nous présenter un spectacle de danses qu' ils ont spécialement préparé pour nous.

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Patrick a apporté une lunette sur monture équatoriale. Il peaufine la mise en station et affirme qu' il ne mange jamais avant une éclipse…

Jean Paul vérifie pour la énième fois que tout fonctionne bien. Allez, viens manger…

Garçons et filles, sur un rythme endiablé, se succèdent et nous ravissent de leurs chants et de leurs danses très acrobatiques.

Les petits écoliers de Muzezuru en attendant la leçon de choses in situ, ont quartier libre et nous rejoignent rapidement.

Sympathique pique nique sous les acacias.

Dans une demi heure, on lance le coup d' envoi. Mieux vaut ne pas se laisser abattre.

13 H 53. Ca y est, c' est parti. Premier contact. La lune vient de mordre le soleil par la gauche. Jean Luc et Eric sont chargés du timing et de le crier haut et fort.

Tout le monde est à son poste, le compte à rebours a commencé.

Alors Marie-Luce, on a le cœur qui bat plus fort tout soudain ?

D' autres préfèrent s' installer plus confortablement, mais où ont-ils trouvé tout ce matos ?

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Inexorablement, la Lune grignote le disque solaire…

L' installation de Jean-Paul : Le caméscope Sony DCR PC110 sur monture micrométrique, micro d'ambiance et filtre maison (verre de soudeur dans un bouchon d'aérosol) sur le doubleur de focale. Déclenchement par télécommande.

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Les couleurs commencent à changer, le ciel s' obscurcit de plus en plus.

Jean-Paul surveille les prises de vues, tout est OK.

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Les couleurs deviennent métalliques. La température fraîchit nettement, Eric hurle que la totalité est dans quatre minutes.

Mais pourquoi n' avons nous pas emporté plus de lunettes…

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15 H16 et 04 secondes. Deuxième contact. Nous sommes plongés dans la nuit. Les gens crient, applaudissent, c' est le délire.

Quelqu'un hurle : "Les protus, regardez les protus, elles sont énormes" !!!

Jean Paul est furibard. Après avoir retiré le filtre il a oublié de redémarrer la caméra, tant il était captivé par le spectacle. On n'aura pas de film du deuxième contact…

Ca y est, ça tourne…Maintenant c'est la mise au point qui n'est pas…au point. Heureusement, le traitement d'image fera quelques miracles…

Il y a des protubérances partout, pétard, qu' est ce que c' est beau…

Trois minutes et quatre secondes...

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…de bonheur intégral !

Jean-Paul a pris le numérique et court comme un fou vers le baobab…

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…il n'a pu faire que quatre photos. Pas pensé à en faire plus, mais il a réussi à prendre Jupiter.

Moi, je suis passée sur l ' OM1 et je mitraille. Je ne sais pas trop ce que je fais, j' essaie aussi d'en profiter au maximum, d' en prendre plein la vue…

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La couronne est somptueuse…

Cette éclipse est certainement une des plus belles que j' ai observées.

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15 H 19, troisième contact. L' air est si pur que la couronne est encore visible même avec le diamant.

Quelqu'un hurle : les ombres volantes, regardez les ombres volantes !!! Oui…sur le chemin, là…je les vois très bien, c' est la première fois que je réussis à les observer.

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…..Pause !

On peut reprendre notre souffle. Le soleil regagne la bataille, la nature retrouve ses couleurs. Nous avons tout le temps pour nous consacrer au sténopés…

…et continuer à délirer un peu.

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Pour beaucoup, l' éclipse est terminée, mais nous continuons à regarder la Lune glisser lentement sur la face du Soleil.

Jusqu' à ce que tout revienne à la normale.

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Alors, maintenant on peut aller fêter ça tous ensemble ! Comment Eric a-t-il pu se procurer ce champagne ? L' a-t-il rapporté de France ? On comprend mieux maintenant la limitation à dix kilos de bagages… Merci Eric, pour une surprise, c' est une belle surprise ! Tchin-Tchin !

Pour Georges, notre guide sud africain, c'était sa première éclipse. Je crois qu 'il a aimé et qu'il sera ( peut être avec nous ) au nord du parc Kruger, le 4 décembre 2002.

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A ta santé Bernard… et à l' éclipse !

Notre guide zimbabwéenne est franchement plus relax maintenant.

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Cette fois, c' est vraiment fini.

Les 1200 petits écoliers ne nous ont pas quittés. On connaît déjà le sujet des cours de demain…Ces gamins n' ont pas grand chose, nous avons vidé nos poches de stylos, papier crayons. N' hésitez pas à leur en envoyer, ils en manquent cruellement. Voici l'adresse de l'école : Muzezuru Primary School - P.O. Box 83 - Mudzi - Zimbabwe

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On n' allait pas partir sans faire la photo souvenir....Il est grand temps de retourner à Harare et de profiter d' une vraie grande nuit de sommeil.

Malgré la perspective d' une grasse matinée, personne n' a vraiment bien dormi, car encore sous le choc de l' émotion. L' heure du retour a sonné, pour tout le monde...

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…ce qui nous permet de commencer une belle collection de T-shirts d' éclipse à l'aéroport de Harare.

Nous avons repris notre Beechcraft pour regagner Johannesburg. Tous les journaux ne parlent que de l' éclipse. Ca ne vous rappelle pas une publicité récente?

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L' heure est venue de quitter cette Afrique du Sud si attachante, aux paysages somptueux , variés et généreux comme tous ceux qui y vivent et qui ont tant contribué à nous la faire aimer.

Vendredi 22 juin. Cadeau du ciel, cadeau d'adieu, la nouvelle Lune nous offre son tout premier croissant alors que nous sommes à 10.000 mètres.

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On le regarde avec nostalgie, on se souvient d' hier et de la magie de cette éclipse, conscients d' avoir vécu un moment privilégié et unique. Eric, quand commences-tu à nous préparer la prochaine ?

Nous avons quitté Jobourg un soir d' hiver pour retrouver Paris un petit matin d' été. Et en y pensant bien, nous avons fait autre chose d'absolument génial : nous avons vécu les quatre saisons en une seule semaine.

Pas mal non ?

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Reportage : Martine TLOUZEAU et Jean-Paul GODARD


ème visiteur de l'Uranoscope. http://www.digits.com/

ème visiteur de MsEclipse. http://www.digits.com/

© 2001 Martine TLOUZEAU et Jean-Paul GODARD. Tous droits réservés